- Sculpteur
- 1891 – 1969
- Suisse – Français
Armand Petersen
Armand Petersen nait le 25 novembre 1891 à Bâle (Suisse). Il entre à l’École d’Arts Industriels à Genève, dans la classe d’orfèvrerie et de ciselure. Édouard-Marcel Sandoz, avec dix ans d’écart, suivra la même formation.
En 1914, Petersen arrive à Paris pour y poursuivre ses études mais repart pendant quatre ans dans l’atelier du sculpteur hongrois, Bêla Markup, qui l’initie au modelage. Sculpteur animalier, il lui fait découvrir les animaux au parc zoologique de Budapest.
En 1924, l’art animalier est en plein essor. Pompon, révélé en 1922 au Salon d’Automne par son Grand Ours Blanc, regroupe au Jardin des Plantes des jeunes animaliers qui étudient les modèles sur nature en suivant ses conseils.
Le choix de l’animal s’affirme en 1926, Petersen travaille à la fauverie du Jardin des Plantes et se joint au groupe des adeptes de Pompon qui enseigne sa méthode sur le terrain.
Edgard Brandt, propriétaire d’une galerie d’art le remarque. Dans l’équipe des animaliers attachés à la galerie, Pompon, Sandoz, le meilleur de l’art s’y rencontre.
En 1927 Armand Petersen se marie. Son épouse va le convaincre de sortir de sa réserve et l’aidera par son métier de journaliste à révéler une œuvre déjà parfaite.
La première exposition des “Animaliers” s’ouvrit dans la galerie Brandt en 1927. Petersen se retrouve aux côtés de Sandoz, Bigot, Artus et Pompon. La critique remarque ce nouvel artiste.
La Manufacture de Sèvres cherche dans l’art contemporain de l’époque des œuvres pour les adapter à sa matière récente, le grès tendre coloré donnant un tout autre rendu que le biscuit. La Manufacture retient 3 œuvres de Petersen. L’aspect financier, la diffusion des œuvres par la Manufacture, ses expositions et ses magasins de vente, présentaient l’avantage de pouvoir exposer une œuvre en des matériaux différents à plusieurs endroits, en réservant au bronze une place à part car plus coûteux.
La comparaison avec Pompon s’impose mais son indépendance et son originalité diffèrent par son impression d’insécurité de ses bêtes toujours sur le qui-vive. A la différence de celles de Pompon “qui sont naturellement des bêtes du Bon Dieu, sans frayeur”. Cette particularité d’expression subtile fait de Petersen un animalier de talent.
En 1929, deux ans après sa “découverte” Petersen fait partie des meilleurs animaliers. On le cite après Pompon et comme son émule.
Brecy écrit «Petersen émule de Pompon qui ne signe guère que des chefs-d’œuvre…» et plus loin signale «L’Antilope craintive est un petit chef-d’œuvre ciselé avec tant de tendresse que toute la vie de cette petite bête s’y montre touchante et vraie»
Yvon Lapaquellerie dans “L’Amour de l’Art” écrit ” il travaille sa matière aussi précieusement que l’or. L’art de Petersen a quelque chose de religieux et c’est cette spiritualité dont son œuvre est imprégnée qui lui donne un cachet si rare et lui permet de trancher sur les productions des autres animaliers”.
En 1932, la crise économique touche les artistes qui exposent souvent leurs œuvres en plâtre. Les éditions en céramique fourniront un revenu à bon nombre d’artistes, comme à Petersen qui va les multiplier tant à la Manufacture de Sèvres qu’à la Manufacture Nationale Bing et Grondàhl de Copenhague par de nouveaux contrats.
Pompon, l’âme du groupe, meurt le 6 mai 1933. Le groupe va rapidement se dissoudre. Les animaliers grâce à Sandoz qui a racheté la galerie Brandt continueront à se réunir jusqu’en 1939.
1935 Petersen obtient la nationalité française mais retourne régulièrement exposer en Suisse.
A la déclaration de la guerre en 1939, la mobilisation dissout le groupe des animaliers. Petersen a 48 ans, double nationalité, mais n’est pas mobilisé. Il reste en France. En 1942 les fonderies ne sont plus pour les artistes qu’un souvenir, plus d’exposition d’animaliers, l’année touche sévèrement tout le monde, les animaux du Jardin des Plantes sont abattus quand on ne peut plus les nourrir.
En 1943, arrêté par les allemands, conduits à Fresnes pour être déporté, Petersen est libéré de justesse par l’intervention de sa belle-fille, son beau-père étant médecin laryngologiste auprès d’un chanteur de l’Opéra. C’était un artiste autrichien, un voisin de la rue Ordener où il habitait qui l’avait dénoncé par jalousie.
A la libération sa belle-fille retrouvera cette même personne dans la même suite au Bristol, cette fois en uniforme américain !
En juillet 1950, sa femme meurt d’un cancer, et pour Armand Petersen, c’est la fin d’une période heureuse. Malgré sa tristesse et son état dépressif, se rendant compte de sa solitude, il prend la décision de poursuivre son œuvre en allant à Nogent, dans la Maison des Artistes, grâce à Guy Loé, son directeur, qui lui propose cette solution.
Cette grande coupure provoque le départ d’une nouvelle période où le sculpteur pendant 17 ans va parfaire l’œuvre et créer des modèles en voulant les représenter à leur taille réelle dans la nature. Le Chevreuil sera exposé au Salon d’Automne 1952. La Grue Cendrée agrandie à la taille moyenne a bénéficié des dernières réflexions du sculpteur qui accentue le mouvement par l’écart des pattes et la torsion du cou.Pour la première fois, l’État s’intéresse à l’œuvre de Petersen et le 21 juillet 1954, acquiert le grand Chevreuil qui sera fondu en 1955 et remis à Louviers le 30 mars 1956, où il est actuellement.
Armand Petersen a reçu par la suite de nombreuses commandes de l’état français et étranger. On en trouve dans un grand nombre d’ambassades françaises mais également dans des musées comme un «Hippopotame» du Musée du Louvre prêté au Musée de Vernon, une «Grue Cendrée» au Musée de la Chasse à Gien, un «Taureau» au Musée d’Angers ainsi que la «Panthère» à Bry-sur-Marne, le «Corbeau» et le «Veau» à Bâle (Suisse).
1959 année de sa rencontre avec Etienne Audfray jeune sculpteur. L’amitié réciproque révélera la véritable vocation du jeune homme qui deviendra son élève et son collaborateur. En août 1959, la galerie Dreyfus devient le représentant exclusif des œuvres de Petersen aux États-Unis.
Il entreprend un dernier agrandissement d’une Panthère en 1969. Petersen se sent de plus en plus fatigué et le propose à la fonderie Godard il écrit à son ami Etienne “le plâtre a été examiné, il sera pris en septembre car la fonderie ferme au mois d’août.”
Atteint d’un cancer, il mourra sur la table d’opération le 20 septembre après avoir donné son atelier à son ami car Petersen n’eut aucun descendant. La Panthère restait impayée. Etienne Audfray s’en chargea sur ses fonds personnels et la fit placer devant une école de Bry dont il était le Maire.
Source : www.armand-petersen.com
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