• Architecte, designer, photographe
  • 1903 – 1999
  • Française

Charlotte Perriand

Charlotte Perriand est une architecte, designer et photographe française, née le 24 octobre 1903 à Paris (1er arrondissement) et morte dans la même ville (7e arrondissement) le 27 octobre 1999.

Figure majeure de l’histoire de la modernité, liée aux avant-gardes européenne, japonaise et brésilienne, elle a contribué à mettre les avancées modernes au service du plus grand nombre.

Biographie

Les débuts

Charlotte Perriand naît d’un père (Charles Perriand) tailleur, et d’une mère (Victorine Denis) couturière pour la haute-couture. Diplômée de l’Union centrale des arts décoratifs en 1925, après 5 ans d’études, elle expose avec l’école des panneaux muraux représentant neuf muses pour un salon de musique à l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Elle présente un « coin de salon » au Salon des artistes décorateurs de Paris de 1926, comprenant une table à plateau de verre et réalise la même année des tables en acier et verre.

Elle se fait connaître à l’âge de 24 ans avec son Bar sous le toit, comprenant également des guéridons, des tabourets bas et de bar à piétement crucifome ou circulaire et une banquette, en acier chromé, aluminium anodisé et verre, créé pour son appartement-atelier de la place Saint-Sulpice, qui est présenté au Salon d’automne de 1927 et acclamé par la critique et expose un cabinet en bois de violette, verre et métal au Salon des artistes décorateurs de 1927. Sur le conseil de Robert Mallet-Stevens, Marie-Laure et Charles, vicomte de Noailles acquièrent une table de jeu pliante pour leur villa de Hyères. Alors remarquée par les deux architectes, elle commence une collaboration qui dure dix ans (1927-1937) avec Pierre Jeanneret et le cousin de ce dernier Le Corbusier, qui l’intègre dans l’équipe de son agence en lui confiant la responsabilité de « l’équipement de l’habitation ». La « Table extensible Ospite » en acier chromé, bois laqué et feuille de caoutchouc déroulante, le « Tabouret pivotant LC8 », le « Siège pivotant LC7 » en acier chromé et cuir et le guéridon en acier chromé et plateau de verre circulaire, également réalisés en 1927 pour son appartement de la rue Saint-Sulpice, sont exposés dans sa Salle à manger 1928 au Salon des artistes décorateurs de 1928.

Elle devient responsable du mobilier et de l’équipement, créés en 1928 avec Jeanneret et Le Corbusier, pour la villa La Roche (siège actuel de la Fondation Le Corbusier) et la villa Church, comprenant la fameuse « Chaise longue LC4 », le « Fauteuil à dossier basculant LC 1 », le « Fauteuil Grand Confort » et ses variantes, la « Table LC 10-P » en tube d’acier et verre, la « Table à piétement ovoïde LC 6 » dotée d’un tube ovoïde en tôle d’acier laqué trouvé par hasard dans un catalogue de produits aéronautiques et de petits amortisseurs en caoutchouc soutenant le plateau de verre, ainsi que des meubles casiers, l’ensemble présenté l’année suivante sous l’appellation Équipement intérieur d’une habitation au Salon d’Automne de 1929. Ce mobilier est édité par Thonet et plus récemment par Cassina. En 1929-1930, elle dessine un studio-bar pour l’hôtel particulier de Jean et Joël Martel, au no 10 rue Mallet-Stevens à Paris, achevé par Robert Mallet-Stevens en 1927 et également décoré à partir de 1928 par Francis Jourdain, ainsi qu’un siège de salle de bains en acier chromé et tissu éponge.

Au côté de René Herbst, Pierre Chareau et Eileen Gray, elle est un des membres fondateurs de l’UAM (Union des artistes modernes) en 1929, présidée par Mallet-Stevens. Elle entretient également des liens étroits avec les ateliers de Jean Prouvé à Nancy mais aussi avec les architectes Paul Nelson ou l’atelier Lagneau-Weill-Dimitrijevic (LWD). En avril 1929, elle publie à Londres le manifeste “Bois ou Métal” dans la revue The Studio. En 1931-1933, elle participe avec l’agence de Le Corbusier à l’équipement de la Cité-refuge de l’Armée du salut et du Pavillon suisse de la Cité universitaire, à Paris. Avec Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Louis Sognot et René Herbst, elle présente La Maison du jeune homme à l’Exposition universelle de 1935 de Bruxelles.

Elle est, à cette époque, une des rares femmes à se faire un nom dans le domaine de l’architecture.

À partir des années 1940, son style est fortement influencé par un long séjour en Extrême-Orient, et notamment au Japon de 1940 à 1942 (voir le mouvement Mingei).

En 1982, une nouvelle école de design est créé pour la France : l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle, l’ENSCI – Les Ateliers dont elle sera marraine au côté de Jean Prouvé le parrain.

Les années Japon

Charlotte Perriand est restée au Japon entre l’automne 1940 et l’hiver 1942. Son départ se fait dans des conditions chaotiques, alors que les Allemands se préparent à entrer en France ; elle réussit finalement à monter à bord du paquebot Hakusan Maru, à Marseille, après avoir mis ses parents dans un train en direction de la Savoie. Elle y occupe le poste de conseiller à l’art industriel auprès du ministère du Commerce et de l’Industrie. L’invitation lui est parvenue par Junzō Sakakura avec qui elle avait travaillé dans l’atelier de Le Corbusier entre 1931 et 1936. Elle dort à l’hôtel impérial et bénéficie d’un salaire supérieur à celui de son ministre de tutelle, jouissant d’une place particulière pour une femme par rapport aux Japonaises.

Alors qu’elle est au Japon, elle crée une chaise longue basculante dite Tokyo. Elle s’inspire d’une cape de pluie en paille de riz des paysans, le mino, afin de tresser les placets de ses chaises longues. Elle trouve dans le pays une réponse à ses idées architecturales populaires, fonctionnelles et économes. Elle collecte des centaines d’objets traditionnels au fil de ses déplacements dans le Japon et les associe avec ses théories de développement en série.

Charlotte Perriand a donné au Japon une série de conférences sur les arts décoratifs et a visité des ateliers de création et des écoles. Elle a organisé aussi une exposition « Sélection-Tradition-Création » qui a eu lieu du mois de mars à mai 1941 au magasin Takashimaya de Tokyo et d’Osaka. Son influence sur le design japonais est visible après la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, dans la production de Sōri Yanagi, Daisaku Choh, ou Kazuo Shinohara.

Au Japon, elle peut penser un mode de production de masse, destinée aux masses, pensant ses créations et sa vision sociale à l’échelle d’un pays.

Elle est également priée par ses amis artistes de diffuser leur travail dans l’archipel nippon. La Fédération française de ski la charge aussi d’y promouvoir la technique de ski d’Émile Allais et de James Couttet, à savoir des virages effectués avec les skis parallèles, a contrario du chasse-neige à l’autrichienne.

Elle termine son séjour sous liberté surveillée, alors que le Japon entre en guerre. En 1942, elle part pour l’Indochine, revient à Tokyo et est rapatriée en France en 1947. Elle effectue son second grand voyage au Japon en 1955.

Les années 1950-1990

De 1955 à 1960, Charlotte Perriand assure la direction artistique avec Jean Prouvé de la Galerie Steph Simon (145 boulevard Saint-Germain) à Paris où leurs travaux sont exposés ; elle y collabore notamment avec Serge Mouille.

Après le projet abandonné pour la station des Menuires, Charlotte Perriand participe entre 1967 et 1986 à la conception de la station d’altitude des Arcs en Savoie, à la fois dans son architecture et dans les aménagements d’intérieur. Des modules pré-fabriqués pour les cuisines et les salles de bains, aux bâtiments très intégrés dans le paysage alpin, elle a presque carte blanche. L’intérieur des appartements se veut minimaliste, et les grandes baies vitrées permettent de donner sa juste place à la montagne. Encore aujourd’hui, l’architecture des Arcs fait figure « d’ovni » dans les stations de montagne.

En 1993, elle crée L’espace Thé de l’Unesco, inspiré par les pavillons de thé japonais.

Cassina réédite du mobilier de Charlotte Perriand depuis 2004.

Les concepts et engagements, l’Atelier de Le Corbusier

L’UAM, le CIAM

Lorsqu’en 1927 Charlotte Perriand rejoint l’agence de Pierre Jeanneret et de Le Corbusier, elle décide de rompre avec l’académisme architectural, et d’adopter des théories prenant en compte les matériaux, la fonctionnalité, les loisirs et le bien-être. Elle se tourne ainsi vers le logement social qui, durant l’entre-deux-guerres fut une des questions les plus importantes et des plus difficiles à résoudre au vu de l’urgence d’une telle nécessité. Les architectes se voulant alors modernes et impliqués dans le mouvement politique et social, se devaient de s’y atteler.

En 1929, dans une même logique, elle démissionne du Salon des artistes décorateurs et fonde avec d’autres membres l’Union des artistes modernes(l’UAM), avec notamment Robert Mallet-Stevens. Ce mouvement a pour volonté d’exploiter les nouveaux matériaux et les nouvelles techniques pour les adapter à une vision moderne et revalorisée des arts décoratifs. En 1930, lors du IIIe Congrès international d’architecture moderne (CIAM) à Bruxelles(Belgique), Le Corbusier, dans ce que l’on nomma la charte d’Athènes, précisa ainsi les volontés d’une trentaine d’architectes européens, tous membres du CIAM : « la nécessité d’une conception nouvelle de l’architecture, qui satisfasse aux exigences matérielles, sentimentales et spirituelles de la vie présente. »

En novembre 1931, Le Corbusier signe un article d’une trentaine de pages contenant études et dessins, paru dans le neuvième numéro de la revue Plans, dans lequel il présente ses études sur l’habitation minimum dont la cellule de 14 m2 par habitant. Plus tard, celles-ci seront regroupées sous le vocable de ville radieuse. Charlotte Perriand collabora activement à cette étude importante. Les 184 documents originaux qui la constituent furent en effet retrouvés dans ses archives, et non dans celles de l’agence Le Corbusier-Jeanneret, étant donné que ce fut elle qui réalisa la majeure partie de l’étude et des dessins. Ce ne sera qu’en 1935, lors de la parution de cette étude sous forme de livre que le nom de Perriand apparaîtra en tant que collaboratrice.

Le Corbusier était préoccupé par le logement social depuis ses études à La Chaux-de-Fonds, ville manufacturière. Lorsqu’il visite la Chartreuse de Florence à l’occasion de son premier voyage d’étudiant en architecture (il venait de terminer l’école d’arts décoratifs), il s’intéresse aux cellules qu’il désigne alors comme étant « […] la solution de la maison ouvrière type unique ou plutôt du terrestre ». Il y voit un aménagement modulaire où les portes de placards deviennent des tables et où les rangements se trouvent encastrés dans les murs, bien qu’il ne se contente alors que de relever les motifs décoratifs, il parlera tout au long de sa carrière des cellules monacales. Il y retournera par ailleurs une deuxième fois en 1911.

En 1934, lors d’un concours organisé par Paul Breton et la revue Architecture d’aujourd’hui, dont le thème fut « La maison individuelle, pour une famille composée des parents et de trois enfants », les membres de l’UAM dévoilent le principe de modularité. En 1935, ils sont de nouveau sollicités afin de réfléchir à « une maison de week-end » ; celle-ci doit pouvoir accueillir les parents, trois enfants et deux invités, le tout en respectant une structure légère et démontable. Les projets les plus recherchés sont exposés à la « 2e Exposition de l’habitation » de la même année. Charlotte Perriand propose une maison à l’extrême modularité architecturale intérieure et extérieure ; elle recourt à son concept de « zonage » qu’elle avait déjà utilisé avec Le Corbusier lors du congrès de Bruxelles. Celui-ci consiste en l’emploi de cloisons coulissantes afin de découper le logement selon les besoins et mouvements de ses occupants. « La maison de week-end » de Perriand est une sorte de « tente » faite de bois et de métal juchée à 50 cm sur une plate-forme ; plusieurs cellules de 9 m2 juxtaposables la composent, le nombre de celles-ci pouvant varier selon les besoins et le budget alloué à sa construction. Elle reçoit la deuxième mention à ce concours.

Perriand développera deux autres projets de la même essence, mais cette fois-ci en induisant le concept de « préfabrication » ; le « refuge Bivouac » (1936-1937, ingénieur André Tournon), installé au col de Mont-Joly, à Megève en Haute-Savoie, pouvant accueillir six personnes : il est constitué d’éléments préfabriqués s’articulant autour d’une ossature faite de tubes d’aluminium légers et robustes. Assemblable en seulement 4 jours, sa superficie intérieure de 8 m2 a été pensée de façon que tous les équipements soient compacts, transportables et modulables, toujours dans un même souci de fonctionnalité, d’efficacité et d’économie. Fait nouveau pour l’époque, le mobilier est conçu avant l’architecture afin que celui-ci soit pleinement intégré à l’ensemble de la structure. Ces innovations furent développées avec Jeanneret et Le Corbusier, notamment lors de l’étude de la cellule de 14 mètres-carrés.

Les engagements politiques

À la suite de la crise de 1929, dont les effets n’atteignirent la France que vers 1930-1931, notamment dans l’agriculture, la métallurgie et le textile (500 000 chômeurs, en majorité dans la classe moyenne, rurale comme urbaine), nombre d’intellectuels et d’artistes s’attribuent le rôle de « directeur de conscience ». L’Association des Écrivains et des Artistes Révolutionnaires (AEAR) est créée en 1932 par Paul Vaillant-Couturier, Léon Moussinac, Charles Vildrac et Francis Jourdain. La plupart de ses membres sont des proches du parti communiste et des représentants de « la littérature et de l’art non-conformiste » comme Signac, Gide, Éluard, Giono, Malraux et Charlotte Perriand.

Influencée par ses convictions politiques, Charlotte Perriand réalise pour l’Exposition internationale de 1935, en collaboration avec René Herbst, Louis Sognot, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, La Maison du jeune homme. L’espace est scindé en deux « zones », l’une pour l’esprit, l’autre pour le corps ; à l’agence de Le Corbusier de concevoir la partie intellectuelle, à René Herbst la salle de gymnastique. Y sont disposés divers instruments sportifs, rameur, anneaux, punching-ball, ainsi que les chaises en sandows, créations de Herbst. Une fresque de Fernand Léger y est réalisée, le tout séparé de la salle d’étude par un mur-filet retenant des ballons de basket-ball. La salle d’étude, imputée à Le Corbusier, Jeanneret et Perriand, est dotée d’un mobilier fait de matériaux naturels ; un fauteuil en bois paillé, réalisation de cette dernière, y prend place. Outre le mobilier, figure dans cette pièce, sur l’une des portes d’un meuble à casiers de rangement, Manifeste à la gloire de Paris, le Plan Voisin de Le Corbusier, projet d’urbanisme de 1925 prévoyant de raser le centre de Paris et de construire une cité d’affaires et une cité de résidence. Entre les deux, la gare centrale ainsi que deux grands axes autoroutiers traversant la ville du nord au sud et d’est en ouest. Sur un des murs en ardoises de cette salle, Charlotte Perriand trace à la craie le plan du logement et écrit le nom de ses créateurs sans omettre de signifier leur affiliation au CIAM ou à l’UAM, afin de les promouvoir mais aussi de marquer leur engagement, leur volonté de concevoir dans « la modernité un nouvel art de vivre ».

Toujours dans un souci de s’engager plus, Charlotte Perriand participera au Salon des Arts ménagers de 1936, dédié cette année-là plus à l’équipement qu’à la décoration. Les participants sont tenus d’aménager un espace réduit de trois mètres sur quatre, ce qui correspond alors à une pièce d’habitation bon marché (ancienne HLM). Elle propose la « salle de séjour à budget populaire », où se développe un mobilier accessible aux classes moyennes atteintes par la crise. L’espace, ouvert sur une terrasse, accueille sa création, une grande table en chêne massif pour prendre les repas, ainsi que des fauteuils pliables et empilables grâce à une conception en tube (éditées par Thonet). André Hermant installe un meuble de rangement pratique, Jourdain et André Louis une petite table de fumeur. Dans une autre pièce, elle réalise un photomontage, « La Grande Misère de Paris ». La ville s’étendant à cette époque de façon anarchique, au-delà des fortifications historiques, elle y présente ainsi la situation de ses habitants. Longue de 16 mètres, composée de photographies des beaux quartiers, d’immeubles de banlieues et de scènes de vie quotidienne, elle y inscrit : « surpeuplement, misère du logement, maladies », « l’argent existe », « du travail pour tous ». C’est ici un acte politique, qu’il lui vaudra d’être reconnue comme étant communiste.

En 1936, les partis de gauche forment une coalition, Front populaire, et remportent les élections pour la première fois. Le gouvernement sera composé de socialistes, soutenus par des communistes et aura pour Président du Conseil Léon Blum. S’ensuivent deux grèves ouvrières massives, paralysant le pays. En juin, Blum demande aux représentants du patronat et aux syndicats ouvriers de se rencontrer afin de signer les accords Matignon. Seront alors décidés l’augmentation des salaires, les congés payés, la limitation du temps de travail et la reconnaissance du droit syndical. Les ouvriers profiteront pour la première fois de leur congés payés en été 1936. Sera désormais privilégiée l’organisation des loisirs, notamment en architecture. À l’occasion de l’Exposition de l’Habitation, la revue Architecture d’aujourd’hui organise un concours dont le thème est celui du loisir et auquel participe Charlotte Perriand.

En août 1936, Georges Monnet, alors ministre de l’Agriculture, commande à Charlotte Perriand la transformation de la salle d’attente du ministère. Elle y utilise le même processus que dans La Grande Misère de Paris, “mode d’expression réaliste, accessible, compréhensible et efficace”. Elle réalise un photomontage appelé « l’Office du blé » développé autour du monde agricole, de façon thématique ; elle dédie l’une des trois cloisons aux dures conditions de travail des paysans ; à celle qui lui fait face revient le thème du progrès technique. Enfin, au troisième mur qui les relie, elle place divers diagrammes de production agricole et des cartes de France. Elle aborde ainsi de façon plus “pédagogique” cette œuvre afin de démontrer au public tout l’intérêt de la politique agricole que prône le gouvernement en place, mais aussi pour la légitimer.

Poursuivant sa collaboration avec le ministère de l’Agriculture, elle participe à l’Exposition Internationale de 1937 (Paris), qui s’ouvre cette année aux « arts et techniques dans la vie moderne ». C’est avec Fernand Léger qu’elle réalise le « Pavillon de l’Agriculture », Porte Maillot ; elle se sert ici encore d’un photomontage, placé sur des panneaux de bois constituant le dit pavillon, pour illustrer la politique agricole du Front populaire. Les slogans expriment les objectifs du gouvernement et les attentes de la population.

En même temps, elle se trouve être maître d’œuvre du « Pavillon des temps Nouveaux », imaginé par Le Corbusier comme un “musée d’éducation populaire” où, sous une immense tente mobile de 31 m sur 35, sont dévoilés les bienfaits et les possibilités de l’urbanisme moderne. De nombreux artistes membres des CIAM illustreront les quinze thématiques qui composent l’espace. C’est pour eux l’occasion, entre autres, d’affirmer leur rôle de « directeur de conscience », mais aussi de mettre en valeur leurs travaux. Par la suite, Charlotte Perriand se voit contrainte de laisser la maîtrise d’ouvrage à André Masson, étant données les difficultés qu’impose une telle réalisation : problèmes économiques, idéologiques et humains. Elle rompt aussi sa collaboration avec l’Atelier de Le Corbusier.

En 1939, année de la signature du Pacte germano-soviétique, qui précède d’une semaine l’attaque conjointe de la Pologne par l’Allemagne de Hitler et l’Union soviétique de Staline, à l’origine du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle rompt avec le parti communiste, jugeant son idéologie dévoyée. Elle s’était rendue à Moscou en 1931 et en 1934.

Vie privée

Mariée avec Jacques Martin, directeur des affaires économiques de la France en Indochine, elle a une fille, Pernette Perriand, née en 1944. Cette dernière, avec son mari, l’historien Jacques Barsac, gèrent son héritage et ses droits, notamment les rééditions et les litiges pour les copies non autorisées (a contrario par exemple de la collection Croisière Louis Vuitton de 2013 réalisée, elle, officiellement).

Source : Wikipédia

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