• Peintre orientaliste et lithographe
  • 1861 – 1929
  • Français

Etienne Dinet

Alphonse-Étienne Dinet est né à Paris le 28 mars 1861, fils de Louise Marie Odile Boucher et de Philippe Léon Dinet, avoué, au 16 rue d’Argenteuil. Il a une sœur, Jeanne, née en 1865, qui sera plus tard sa biographe. Il entre en 1871 comme interne au lycée Henri-IV où il a pour condisciple le futur président Alexandre Millerand. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1881, il entre à l’École des beaux-arts de Paris, dans l’atelier de Pierre-Victor Galland. Mais ce sont vraisemblablement William Bouguereau et Tony Robert-Fleury qui exercent sur lui une réelle influence, le jeune peintre ayant suivi leurs cours à l’Académie Julian, lieu beaucoup plus libre et moins académique. En 1882, il expose d’ailleurs pour la première fois au nouveau Salon des artistes français et l’année suivante, obtient une mention honorable, puis en 1884, une médaille.

Décrochant une bourse en 1884, Dinet entreprend son premier voyage dans le sud de l’Algérie, en compagnie d’une équipe de savants entomologistes, dans la région de Bou-Saâda, qui le marque profondément puisqu’il y retournera de nombreuses fois. Dès l’année suivante, un second voyage algérien le conduit à Laghouat et au Mzab. Il peint ses deux premiers tableaux figurant cette région, à savoir Sur les terrasses de Laghouat et L’Oued M’Sila après l’orage. Il se met à apprendre l’arabe pour mieux comprendre les cultures de l’islam et plus particulièrement celles du sud algérien. En 1887, il effectue son troisième voyage en Algérie. Dorénavant, il va y passer en moyenne six mois par an.

En 1888-1889, il expose chez Georges Petit au sein du « groupe des Trente-Trois » (ou XXXIII), dans lequel on trouve des artistes français et étrangers, des femmes et des hommes, en marge de certains courants, et présentant une grande variété de tons.

Sélectionné pour l’exposition universelle de 1889 (Paris), il obtient une médaille d’argent et, avec Meissonier, Puvis de Chavannes, Rodin, Carolus-Duran et Charles Cottet, fonde la Société nationale des beaux-arts.

En 1893, il est parmi les membres fondateurs de la Société des peintres orientalistes français et participe à leur première exposition officielle au palais de l’Industrie à Paris.

En 1894, il participe à l’exposition universelle d’Anvers.

En juillet 1896, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur et participe à l’exposition internationale du Centenaire de la lithographie (Paris).

L’Édition d’art H. Piazza publie en 1898 un premier livre illustré par Dinet, Antar, « poème héroïque arabe des temps antéislamiques d’après la traduction de M. Devic », illustré par 132 planches. C’est le début d’une série d’ouvrages illustrés par Dinet.

En 1900, il installe son premier atelier algérien à Biskra. Son tableau L’Arabe en prière amorce le mouvement qui l’amènera à se convertir. En 1905, il achète une maison à Bou-Saâda pour y passer les trois quarts de l’année. En février, l’artiste est fait officier de la Légion d’honneur. Il obtient une médaille d’or lors d’une exposition internationale de peintures à Munich.

En 1907, sur ses conseils, est créée à Alger la villa Abd-el-Tif, sur le modèle de la villa Médicis à Rome.

Étienne Dinet annonce dans une lettre adressée à un ami en 1908 qu’il s’est converti à l’islam depuis plusieurs années. Par ses interventions, ses relations avec les ministères, il obtient des autorités coloniales que Bou-Saâda soit déclaré territoire civil et non militaire.

Il participe à l’exposition universelle de Bruxelles en 1908, puis à l’exposition universelle d’Amsterdam en 1910. En 1913, il fait savoir à ses amis le choix de son nouveau patronyme musulman : Nasr-Eddine. Il participe à l’exposition universelle de Gand. Son père meurt en 1914.

Durant la Première Guerre mondiale, la famille Dinet transforme le château familial d’Héricy en hôpital pour accueillir les blessés de guerre. Il s’inquiète du moral des troupes musulmanes et esquisse des projets de stèles mortuaires pour les combattants musulmans tombés au combat. Après l’armistice de 1918, et sur intervention auprès du ministère des Armées afin de rendre hommage aux bataillons algériens, Dinet, en collaboration avec son ami Sliman ben Ibrahim, écrit et illustre La Vie de Mohammed, prophète d’Allah publié par Piazza ; les enluminures, remarquables, sont de Mohammed Racim.

En 1922, il perd sa mère et achète l’année suivante une villa à Saint-Eugène à Alger où il expose régulièrement. Dans la foulée, le château d’Héricy est vendu.

En 1925, il fait ériger à Bou-Saâda la qubba devant abriter sa future tombe.

En 1926, il se rend à l’inauguration en juillet de la mosquée de Paris à l’édification de laquelle il a participé. En 1927, il réaffirme publiquement sa conversion à l’islam dans la Grande Mosquée d’Alger (Djamâa El Kébir).

En 1929, il effectue, en compagnie de Sliman ben Ibrahim, le pèlerinage à La Mecque. Le 24 décembre il décède d’une crise cardiaque devant son domicile parisien. Georges Leygues, ancien président du Conseil, et Maurice Viollette, ancien gouverneur de l’Algérie, prononcent des discours devant sa dépouille déposée à la mosquée de Paris. Le 12 janvier 1930, se déroulent ses funérailles officielles à Bou-Saâda en présence de Pierre Bordes, gouverneur général de l’Algérie, qui retrace la vie exemplaire de l’artiste. L’éloge funèbre est prononcé en arabe par une délégation des membres de Nadi Taraqi et des oulémas.

Source : Wikipédia

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