• Sculpteur et peintre
  • 1790 – 1852
  • Genevois – Français

James Pradier

Jean-Jacques Pradier, dit James Pradier, né à Genève le 23 mai 1790 et mort à Bougival le 4 juin 1852, est un sculpteur et peintre français de Genève, d’origine suisse d’après d’autres sources. Apprécié de son vivant, il fut considéré comme l’un des plus grands sculpteurs de son époque, jusqu’à sa mort sous le Second Empire. Ses œuvres ont connu une grande postérité.

Enfance

Né le 23 mai 1790, il est le quatrième enfant d’une famille genevoise issue de réfugiés protestants originaires du Languedoc. Le père de Pradier était le propriétaire de l’hôtel “l’Ecu de France”, un petit établissement situé à Genève. Bien qu’appartenant à la petite bourgeoisie, la famille est loin d’être riche et ne peut payer des études aux enfants. Le père de Jean-Jacques décide donc de placer ses fils en apprentissage dès leur majorité (12-13 ans à l’époque). Pradier et son frère aîné Charles-Simon Pradier entrent ainsi dans l’atelier de Jean Détalla pour apprendre le métier de graveur sur montre.

Les apprentis les plus doués sont autorisés à s’inscrire aux cours de l’école publique de dessin. Jean-Jacques et son frère s’y inscrivent donc respectivement les 11 et 23 avril 1804. Très vite, Charles-Simon démontre des dispositions pour la peinture et grâce à une pension accordée par la municipalité de Genève, il décide de partir poursuivre sa formation à Paris.

Formation

Après avoir fini son apprentissage, Jean-Jacques rejoint son frère à Paris en 1807. Là-bas, il travaille pour François-Frédéric Lemot avant d’être admis dans son atelier à l’École des beaux-arts de Paris le 5 février 1811, ainsi que dans ceux des peintres Charles Meynier et François Gérard. Suivant la mode de l’époque, c’est à cette époque qu’il adopte le prénom anglophone de “James”.

Pendant sa formation aux beaux-arts, il poursuit l’objectif du grand prix de Rome et entre en concurrence avec des artistes majeurs comme David d’Angers ou encore Rude. En 1813, il concours pour le prix en sculpture. Il réalise le bas-relief Néoptolème empêche Philoctète de percer Ulysse de ses flèches et remporte la première place. Il est suivi par deux seconds prix : Flatters et Petitot.

Un an plus tard, le 13 janvier 1814, Pradier arrive à l’Académie de France à Rome. Il côtoie là-bas plusieurs artistes de renom dont les sculpteurs Cortot, Auguste et David d’Angers. Durant son séjour, il a suivi des cours de dessin dispensés par l’Académie de Saint-Luc et il a probablement fréquenté les ateliers de Canova et Thorvaldsen. Il réalise plusieurs œuvres à l’Académie dont un Ganymède, un plâtre d’Orphée. Cependant, on possède peu d’autres informations de ces cinq années romaines.

Reconnaissance

Il est de retour à Paris en 1819. Malgré son prix, il est encore inconnu dans la capitale et cherche à établir sa notoriété. Grâce à la commande du monument au duc de Berry et l’obtention d’une médaille d’or au Salon de 1819 pour la réalisation d’Une Nymphe, il s’impose vite parmi les jeunes sculpteurs qui comptent. En 1819, il reçoit sa première commande de l’Etat : les bustes des frères Montgolfier.

En 1827, il est élu à l’Académie des beaux-arts. Le titre d’Académicien lui permet d’exposer ses œuvres au Salon sans passer devant le jury (dont il fait désormais partie). Peu après, il est nommé professeur de sculpture à l’École des beaux-arts de Paris le 23 janvier 1828, où il remplace François-Frédéric Lemot. C’est Auguste Dumont qui lui succèdera à son décès en 1852. En 1828, Pradier remporte la Légion d’Honneur qui vient marquer son ascension fulgurante et confirme son succès, faisant de lui un artiste de premier plan.

La longue carrière de Pradier, 1819-1852, s’étend sur différents régimes politiques. Mais estimé, l’artiste reçut des commandes de chacun d’entre eux. Il réalisa notamment des commandes pour la chambre des députés en 1830 et la place de la Concorde en 1836. Enfin, il réalisa le fronton du Luxembourg en 1840.

Habitué des salons parisiens, il fréquente régulièrement ceux du peintre Gérard, de Mme Sabatier ou encore d’Arsène Houssaye. Il y retrouve de nombreuses personnalités artistiques et littéraires dont Victor Hugo, Eugène Delacroix, Charles Baudelaire, Honoré Daumier et bien d’autres.

Charles Baudelaire dans son ouvrage Curiosités esthétiques Salon de 1846 (p. 87) a un avis mitigé sur le talent de Pradier : « Ce qui prouve l’état pitoyable de la sculpture, c’est que M. Pradier en est le roi. Au moins celui-ci sait faire de la chair, et il a des délicatesses particulières du ciseau ; mais il ne possède ni l’imagination nécessaire aux grandes compositions, ni l’imagination du dessin. C’est un talent froid et académique. ».

En 1831, le domicile de l’artiste était situé au no 4bis rue des Beaux-Arts et son atelier au no 3 de la rue Neuve-de-l’Abbaye.

Vie privée

Pendant son séjour en Italie, James Pradier rencontre une jeune romaine qui le suit à Paris. Elle lui sert de modèle pour sa Psyché. Le sculpteur abandonne la jeune femme et s’éprend, peu après, de Juliette Drouet qui devient sa maîtresse en 1825 et dont naît une fille, Claire Gauvain (1826-1846). C’est Juliette Drouet ou son épouse Louise, qui sert de modèle au sculpteur pour la statue allégorique de Strasbourg, située à Paris, place de la Concorde. De même, on a voulu reconnaître les traits de Juliette Drouet dans le groupe en marbre Satyre et bacchante qui fit scandale au Salon de 1834. Cette liaison prend fin dès que Juliette quitte Paris avec le prince Demidoff avec qui elle entretenait une liaison et le quitte ensuite pour Victor Hugo, alors ami de Pradier. James fait office de père pour Claire le temps de sa courte vie, ce qui compromet les rapports entre les deux artistes. Néanmoins, Victor Hugo mène le cortège avec James Pradier lors des obsèques de la jeune fille, morte à 20 ans.

Le 27 août 1833, James Pradier épouse Louise Dupont née d’Arcet, fille de Jean-Pierre-Joseph d’Arcet. Il en fera de nombreux portraits dont trois sont aujourd’hui reconnaissables dans des images de la Vierge. Le premier, dans une toile de 1836 présentant une Vierge à l’enfant, le deuxième dans une peinture d’une descente de Croix et le dernier dans la Vierge en marbre de la cathédrale d’Avignon. En 1839, il fait également figurer le portrait de Louise dans la Comédie Légère de la fontaine de Molière. Ensemble, ils auront trois enfants : Charlotte née le 27 juillet 1834, John né le 21 mai 1836, et Thérèse, née le 3 juillet 1839. Les deux filles sont élevées à la maison d’éducation de la Légion d’honneur à Saint Denis. Pradier fit de nombreux croquis et statuettes de ses enfants. Le 3 janvier 1845, le sculpteur se sépare de sa femme qui dilapide leur argent par ses folles dépenses. Louise qui a contracté des dettes (100000 francs) en est ainsi tenue responsable légalement. La garde exclusive des enfants revient à Pradier qui verse tout de même à son ex-épouse une pension annuelle de 1000 francs.

James Pradier meurt le 4 juin 1852, à 62 ans, d’une crise d’apoplexie survenue à Bougival lors d’une excursion à laquelle participent notamment sa fille benjamine Thérèse, l’institutrice de celle-ci nommée Adeline Chômat, Noémi Constant et Eugène Guillaume, respectivement élève et ancien élève de Pradier. L’acte de décès porte l’adresse « rue de Mesmes n° 150, à Rueil », qui correspond à la maison dans laquelle son corps a été transporté. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Au lendemain de sa mort, sa sculpture de Sapho exposée au Salon est recouverte d’un voile noir.

Le style de l’artiste

Au XIXème siècle, plusieurs courants et styles cohabitent dans les arts. Il est d’ailleurs difficile de regrouper des œuvres parfois très différentes sous la même étiquette. Les règles académiques sont encore d’actualité à cette époque et de nombreux artistes reprennent ainsi des sujets antiques souvent inspirés de la mythologie ainsi qu’une esthétique néo-classique et utilisent le marbre, matériau faisant référence à l’Antiquité. Mais, si certains artistes en reprennent les caractéristiques exactes, d’autres se laissent influencer par des mouvements parallèles.

C’est le cas de Pradier qui mêle à la fois dans ses œuvres “un art antique” et “un art inspiré de la nature”. En effet, ce dernier fortement marqué par son passage à Rome, s’inspirera toute sa vie des thèmes inspirés de la mythologie et des récits antiques mais en mettant l’accent sur les figures (le thème majeur de son œuvre). Il représentera ses personnages avec des attributs et des vêtements anciens. Cependant, ses œuvres sont également marquées par différentes nuances romantiques. Il laisse transparaître la mélancolie et le drame qui font le lien avec l’histoire de ses héros. Enfin, les chairs de ses personnages, sensibles sous les drapés, seront toujours marquées par un fort naturalisme et un certain sensualisme. Pradier reste, comme beaucoup à son époque, un artiste ambivalent. Un des meilleurs exemples de son style demeure la sculpture de Sapho, conservée au musée d’Orsay. La tête baissée et la lyre délaissée, la poétesse victime d’un refus amoureux songe au suicide.

Source : Wikipédia

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