- Peintre, sculpteur, poète, écrivain, designer, photographe
- 1886 – 1966
- Allemand – Français
Jean Arp
Hans Peter Wilhelm Arp est né le 16 septembre 1886 au 52, rue du Vieux-marché-aux- poissons à Strasbourg (Empire allemand). Son père, Jürgen Peter Wilhelm Arp, est un commerçant « vieil allemand », né à Kiel. Sa mère, Marie Joséphine Koeberlé, est alsacienne.
De 1904 à 1908, Arp étudie les beaux-arts à l’École d’art de Weimar et à l’Académie Julian à Paris, qui le laissent sur sa faim artistique en raison de leur académisme. En 1908, il s’établit avec sa famille à Weggis dans le canton suisse de Lucerne, suite au déménagement de l’usine de cigarettes de son père en 1907. C’est là, à l’ombre du Rigi, entre Weggis et Greppen, qu’il raconte dans «Unsern Täglichen Traum» [Notre rêve quotidien], la douloureuse genèse de sa vocation. En 1911, il cofonde le mouvement Moderne Bund à Weggis.
Arp étudie les arts décoratifs à Strasbourg en 1912-1913 où il suit les cours de Théodore Haas à l’école des arts décoratifs en compagnie de Hans Haug, puis à Paris et Weimar, avant de se consacrer à la poésie. Il adhère quelque temps au club artistique Das jüngste Elsaß qui veut promouvoir une version rénovée de la culture alsacienne et germanique. Il fait aussi la connaissance de Paul Klee en 1909. Il participe ainsi à des expositions, dont celle du Blaue Reiter, en 1912. Il s’associe en 1916, à Zurich et à Cologne, à la fondation du mouvement dada. Il illustre plusieurs ouvrages de la collection « dada », comme Le Passager du Transatlantique, de Benjamin Péret, Vingt-cinq poèmes, de Tristan Tzara et un ouvrage de Richard Huelsenbeck. Il commence à sculpter en 1917. Proche des surréalistes, de 1926 à 1930, il deviendra membre fondateur du groupe Abstraction-Création.
Le 20 octobre 1922, il épouse Sophie Taeuber-Arp qu’il a connue à Zurich. En 1926, il est naturalisé français. Son père n’étant pas d’origine alsacienne-lorraine, il ne pouvait pas recouvrer la nationalité française conformément au traité de Versailles. En 1927-1928, le couple se fait construire une maison et atelier d’artiste à Clamart dont Sophie Taeuber a dressé elle-même les plans au 21, rue des Châtaigniers.
Ses premières œuvres de plâtre et de marbre datent de 1930. Il réalise des reliefs en bois peints, broderies et papiers collés. Il participe aux activités des surréalistes et fréquente les peintres abstraits de Cercle et Carré. Un poème lui est dédié dans Capitale de la douleur du surréaliste Paul Éluard.
Arp est à l’origine d’un vocabulaire de signes aux allusions figuratives et ironiques. À partir de 1930, la sculpture en ronde-bosse prend une place importante dans son œuvre.
À Strasbourg, entre 1926 et 1928, il participe à la transformation de l’Aubette, en collaboration avec sa femme et avec l’artiste néerlandais Theo van Doesburg. Avec le groupe surréaliste, il participe d’octobre à novembre 1933 au 6e Salon des surindépendants.
Sophie Taeuber meurt asphyxiée, en 1943, lors d’un voyage clandestin à Zurich, où le couple s’est réfugié à la suite de l’invasion de la France libre par l’Allemagne.
De très nombreuses expositions personnelles lui sont consacrées après-guerre, dès 1944 à la galerie Peggy Guggenheim à New York, puis à la galerie Maeght, la galerie Denise René à Paris, et Sydney Janis en 1950. Il réalise également de nombreuses commandes avec, entre autres, Constellation pour le Harvard Graduate Center de Cambridge en 1949, Le Berger des Nuages et Configuration pour la Cité universitaire de Caracas dans les années 1950. Arp est devenu un artiste internationalement reconnu. Selon André Breton, il fait partie des « modèles inimitables ».
En 1954, il reçoit le grand prix international de sculpture à la Biennale de Venise, est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1960, puis reçoit le grand prix national des arts en 1963.
Jean Arp s’établit en 1959 dans une nouvelle demeure, à la fois habitation et atelier d’artiste, sur la propriété Ronco dei Fiori à Locarno, aujourd’hui Fondazione Marguerite Arp, construite par Annette Gigon et Mike Guyer, de l’agence Gigon Guyer.
En 1968, la Manufacture de Sèvres édite trois vases sur les six formes que l’artiste y a créé en 1966. Chacun sera édité en 10 exemplaires numérotés. Deux sont en porcelaine, Amphore de rêve et Amphore terrestre, et la troisième, Objet casanier, est en grès. La mort de l’artiste mettra un terme à cette collaboration, laissant ses projets à l’état de prototypes.
Un grand nombre de ses œuvres sont aujourd’hui exposées au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, qui lui consacre un espace central.
Son nom a également été donné à la place servant de parvis à ce musée, ainsi qu’au bâtiment de l’École nationale d’administration.
Sa seconde épouse, Marguerite Arp-Hagenbach, morte en 1994, a fait de la maison-atelier de Clamart la fondation Arp ouverte en 1979.
Ses derniers mots ont été : « Je vous aime tous, et je m’en vais maintenant rejoindre ma Sophie. »
Il repose au côté de ses deux femmes Sophie Taeuber-Arp et Marguerite Arp-Hagenbach au cimetière de Locarno.
Source : Wikipédia
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