- Sculpteur, peintre, designer
- 1877 – 1942
- Suisse – Français
Jean Dunand
Jean Dunand est un artiste français d’origine suisse, né le 20 mai 1877 à Lancy, en Suisse, arrivé en France en 1897, naturalisé français en 1922, et mort le 7 juin 1942 à Paris. Il a pratiqué les arts de la sculpture, de la peinture, de la dinanderie et de la laque. « Il compte parmi les plus grands créateurs Art déco. »
Présentation
Artiste pluridisciplinaire, Jean Dunand s’est intéressé aux différents courants artistiques de son temps, et à des domaines très divers comme la mode vestimentaire (Paul Poiret, Madeleine Vionnet et Jean-Philippe Worth faisaient partie de ses clients), la décoration intérieure, le mobilier (Jacques-Émile Ruhlmann, avec qui il a collaboré), le design, l’orfèvrerie.
Bien au-delà de sa formation initiale de sculpteur, Jean Dunand est devenu un maître dinandier de renom et l’un des maîtres occidentaux de l’art de la laque (avec, notamment, Eileen Gray). Outre les disciplines qui ont fait sa renommée, il fut également talentueux dans les arts de la mosaïque, des émaux champlevés et cloisonnés, de la ciselure et de l’incrustation.
Au cours de sa longue carrière artistique, Jean Dunand adopta plusieurs styles décoratifs : « Les décors, d’une infinie variété, sont tantôt géométriques, cubistes, mais pleins d’originalité et d’invention, tantôt naturalistes. Il en dessine lui-même en grand nombre. D’autres lui sont fournis par des peintres amis tels que Jean Lambert-Rucki et Jean Goulden. »
Jean Dunand était également un grand dessinateur, comme le montrent par exemple les nombreux portraits qu’il a réalisés pour des personnalités de l’époque, en utilisant des techniques variées (laque bien sûr, mais aussi crayon, fusain, gouache, mosaïque).
Biographie
Son père est fondeur d’or dans l’industrie horlogère. En 1891, il entre à l’École des arts industriels de Genève et en sort en 1897 avec une bourse de la ville de Genève. Il y obtint deux fois le premier prix de ciselure. Il s’y est lié d’amitié avec François-Louis Schmied, qui deviendra un graveur sur bois, avec le sculpteur Carl Angst et avec le dinandier Claudius Linossier.
Désirant poursuivre sa formation, il monte à Paris. Il y exerce le métier d’ouvrier ciseleur tout en suivant les cours du soir de l’École nationale supérieure des arts décoratifs dans l’atelier du sculpteur Jean Dampt. Au cours de ses vacances en Suisse, il s’initie à la dinanderie. À l’Exposition universelle de 1900, il obtient une médaille d’or pour sa sculpture Quo vadis. En 1903, il participe pour la première fois au Salon des arts décoratifs, avec un plateau à pain en bois sculpté.
L’année suivante, il s’installe rue Hallé, dans le quartier d’Alésia du 14e arrondissement de Paris. Il présente une statue en pierre, L’Éveil, au salon de la Société des artistes décorateurs. En 1905, il expose pour la première fois des vases en dinanderie au salon de la Société nationale des beaux-arts. En 1906, il épouse Marguerite Moutardier avec qui il aura six enfants.
En 1909, Ernest Biéler fait son portrait en le représentant avec ses outils de dinandier et de ciseleur. Initialement prénommé Jules-John, il francise son prénom en Jean. En 1912, il rencontre le Japonais Seizo Sugawara qui réside en France et auprès duquel il s’initie à la laque. Au salon des artistes décorateurs de 1913, il présente un Vase aux serpents de près de 1,30 m ainsi qu’une pendule Caducée en bronze.
En 1921 se constitue un groupe formé de Jean Dunand, Jean Goulden, Paul Jouve et François-Louis Schmied qui offre sa première exposition à la Galerie Georges Petit. Jean Dunand y expose, à l’étonnement général, non seulement des vases en dinanderie mais pour la première fois des panneaux, des paravents et des meubles en laque. De nombreux motifs décoratifs ont été proposés par Jean Lambert-Rucki, quelques autres par Gustave Miklos.
À l’exposition des Arts décoratifs de 1925, quatre vases monumentaux de Jean Dunand décorent la cour du pavillon des Métiers d’art.
Jean Dunand reçut plusieurs commandes dans les années 1930 pour la décoration intérieure de paquebots. Ainsi, pour l’Atlantique, il réalise des panneaux de laque noire puis, pour le Normandie, il réalise cinq panneaux de grande taille (6 mètres de haut sur 5,80 mètres de large) sur le thème Jeux et Joies de l’homme. La Pêche, Les Sports, La Conquête du cheval, Les Vendanges et La Danse ornaient le fumoir et une partie du salon des premières classes. L’ensemble était constitué de 1 035 éléments juxtaposés dont les détails sont sculptés à la gouge et à la râpe par l’artiste puis laqués à l’or. Le paquebot désarmé pendant la guerre, on déposa les panneaux qui furent ensuite remontés sur les paquebots Liberté et l’Île-de-France.
Il est nommé président de la section « laque » de l’Exposition internationale à Paris et, en 1939, il décore le pavillon de la France à l’Exposition internationale à New York. En juin 1940, son fils Jean-Louis meurt au combat à 22 ans ; le square de l’Aspirant-Dunand (Paris) lui rend hommage. En juin 1941, il participe au Salon des Tuileries au palais de Tokyo. Il meurt le 7 juin 1942.
Sur une période de presque cinquante ans, Jean Dunand a conçu et réalisé plus de mille deux cents œuvres.
Source : Wikipédia
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