• Peintre surréaliste, dessinateur, sculpteur, photographe, écrivain
  • 1904- 1989
  • Espagnol

Salvador Dalí

Salvador Dalí i Domènech, premier marquis de Dalí de Púbol, né à Figueras le 11 mai 1904, et mort dans la même ville, le 23 janvier 1989, est un peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan de nationalité espagnole. Il est considéré comme l’un des principaux représentants du surréalisme, et comme l’un des plus célèbres peintres du XXe siècle.

Influencé très jeune par l’impressionnisme, il quitta Figueras pour recevoir une éducation artistique académique à Madrid où il se lia d’amitié avec Federico García Lorca et Luis Buñuel et chercha son style entre différents mouvements artistiques. Sur les conseils de Joan Miró, il rejoignit Paris à l’issue de ses études et intégra le groupe des surréalistes, où il rencontra sa femme Gala. Il trouva son propre style à partir de 1929, année où il devint surréaliste à part entière et inventa la méthode paranoïaque-critique. Exclu de ce groupe quelques années après, il vécut la guerre d’Espagne en exil en Europe, avant de quitter la France en guerre pour New York, où il résida huit ans et où il fit fortune. À son retour en Catalogne, en 1949, il opéra un virage vers le catholicisme, se rapprocha de la peinture de la Renaissance et s’inspira des évolutions scientifiques de son temps pour faire évoluer son style vers ce qu’il nomma « mysticisme corpusculaire ».

Les thèmes qu’il aborda le plus fréquemment furent le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion. La Persistance de la mémoire est l’une de ses toiles surréalistes les plus célèbres, le Christ de saint Jean de la Croix est l’une de ses principales toiles à motif religieux. Artiste très imaginatif, il manifestait une tendance notable au narcissisme et à la mégalomanie qui lui permettaient de retenir l’attention publique, mais irritaient une partie du monde de l’art, qui voyait dans ce comportement une forme de publicité qui dépassait parfois son œuvre. Deux musées lui furent dédiés de son vivant, le Salvador Dali Museum et le théâtre-musée Dalí. Dalí créa lui-même le second, comme une œuvre surréaliste à part entière.

La sympathie de Dalí pour Francisco Franco, son excentricité et ses œuvres tardives font de l’analyse de son œuvre comme de sa personne des thèmes difficiles et sujets à controverses.

Enfance

Salvador Dalí est né au no 20 de la rue Monturiol à Figueras le 11 mai 1904. Cette région, l’Empordà, avec le port de Cadaqués, servit de « toile de fond, de portant et de rideau de scène » à son œuvre. Son père, Salvador Dalí y Cusi (1872-1952) était notaire. Sa mère se nommait Felipa Domènech Ferrés y Born (1874-1921). Il naquit 9 mois après le décès de son frère, également nommé Salvador (1901-1903), décès survenu à la suite d’une gastro-entérite infectieuse. Alors qu’il avait cinq ans, ses parents l’emmenèrent sur la tombe de son frère et lui dirent — selon ce qu’il rapporta — qu’il en était la réincarnation. Cette scène aurait fait naître en lui le désir de prouver son unicité dans le monde, le sentiment d’être la copie de son frère, ainsi qu’une crainte du tombeau de son frère.

« Je naquis double. Mon frère, premier essai de moi-même, génie extrême et donc non viable, avait tout de même vécu sept ans avant que les circuits accélérés de son cerveau ne prennent feu. »
Son père est, selon les sources, décrit comme autoritaire ou plutôt libéral. Quoi qu’il en soit, il accepta sans trop de mal que son fils embrassât la carrière des arts, encouragé par le renouveau artistique de la Catalogne du début de siècle. Sa mère compensait un peu ce caractère autoritaire, appuyait l’intérêt artistique de son fils, tolérait ses colères, son énurésie, ses rêves et ses mensonges.

« À l’âge de six ans, je voulais devenir cuisinière. À sept ans, je voulais devenir Napoléon. Depuis mon ambition n’a cessé de grandir. »
Dalí eut également une sœur, Ana Maria, de quatre ans plus jeune que lui. En 1949, elle publia un livre sur son frère, Dalí vu par sa sœur. Durant son enfance, Dalí se lia d’amitié avec de futurs joueurs du F.C. Barcelone, comme Emilio Sagi-Barba ou Josep Samitier. Pendant les vacances, le trio jouait au football à Cadaqués. En 1916, il découvrit la peinture contemporaine lors d’une visite de famille, à Cadaqués, où il connut la famille du peintre impressionniste Ramón Pichot, un artiste local qui voyageait régulièrement à Paris, capitale de l’art de l’époque.

Sur les conseils de Pichot, son père l’envoya prendre des cours de peinture auprès de Juan Núñez à l’école municipale de gravure. L’année suivante, son père organisa une exposition de ses dessins au crayon à la maison familiale. À quatorze ans, en 1919, Dalí participa à une exposition collective d’artistes locaux au théâtre municipal de Figueras, où plusieurs de ses toiles furent remarquées par deux critiques célèbres : Carlos Costa et Puig Pujades. Il prit également part à une seconde exposition collective à Barcelone, parrainée par l’Université, et où il reçut le prix du Recteur. L’influence impressionniste se note clairement dans les toiles de Dalí jusqu’en 1919. Il les réalisa pour la plupart à Cadaqués en s’inspirant du village et de ses scènes de la vie quotidienne.

À la fin de la Première Guerre mondiale, il rejoignit un groupe d’anarchistes et misa sur le développement de la révolution marxiste. L’année suivante, en 1919, alors qu’il était en terminale à l’institut Ramón Muntaner, il édita avec plusieurs de ses amis une revue mensuelle, Studium, qui présentait des illustrations, des textes poétiques et une série d’articles sur des peintres comme Goya, Velázquez et Léonard de Vinci. En 1921, il fonda avec des amis le groupe socialiste Renovació social.

En février 1921, sa mère mourut d’un cancer de l’utérus. Dalí avait alors 16 ans. Il affirma plus tard que ce fut « le coup le plus dur que je reçus dans ma vie. Je l’adorais. Je ne pouvais pas me résigner à la perte d’un être avec qui je comptais faire invisibles les inévitables tâches de mon âme ». Par la suite, le père de Dalí se remaria avec la sœur de la défunte, ce que Dalí n’accepta jamais. Il obtint son baccalauréat en 1922.

Jeunesse à Madrid

En 1922, Dalí s’installa dans la célèbre résidence d’étudiants de Madrid pour commencer ses études à l’Académie royale des beaux-arts de San Fernando. Il attira immédiatement l’attention à cause de son caractère excentrique de dandy. Il portait une longue chevelure à favoris, une gabardine, de hautes chaussettes épaisses de style victorien. Cependant, ce furent ses peintures, que Dalí teintait de cubisme, qui attirèrent le plus l’attention de ses camarades de résidence, notamment ceux qui devinrent des figures de l’art espagnol : Federico García Lorca, Pepín Bello, Pedro Garfias, Eugenio Montes, Luis Buñuel, Rafael Barradas et plus généralement la génération de 27. À cette époque, cependant, il est possible que Dalí n’eût pas compris complètement les principes cubistes. En effet, ses uniques sources étaient des articles publiés par la presse — L’Esprit Nouveau — et un catalogue que lui avait donné Pichot, puisqu’il n’y avait pas de peintres cubistes à Madrid à cette époque. Si ses professeurs étaient ouverts à la nouveauté, ils se trouvaient en retard sur l’élève : ils adaptaient l’impressionnisme français aux thèmes hispaniques, approche que Dalí avait dépassé l’année précédente.

Dalí se consacra avec Lorca et Buñuel à l’étude des textes psychanalytiques de Sigmund Freud. Il considérait la psychanalyse comme l’une des découvertes les plus importantes de sa vie. Accusé à tort de diriger un mouvement d’agitation en Catalogne, il fut expulsé en 1923 de l’académie et emprisonné du 21 mai au 11 juin. La raison de son arrestation semble être liée à la plainte pour fraude électorale déposée par le père de Dalí à la suite du coup d’État de Primo de Rivera. Dalí retourna à l’académie l’année suivante.

En 1924, toujours inconnu, Salvador Dalí illustra un livre pour la première fois. C’était une publication du poème en catalan Les Bruixes de Llers (Les Sorcières de Llers) d’un de ses amis de la résidence, le poète Carles Fages de Climent. Dalí se familiarisa rapidement avec le dadaïsme, influence qui le marqua pour le reste de sa vie. Dans la résidence, il refusa les avances amoureuses du jeune Lorca qui lui dédia plusieurs poèmes :

« Il [F. G. Lorca] était homosexuel, ça, tout le monde le sait, et il était fou amoureux de moi. Il essaya de s’approcher de moi quelques fois… et moi, j’étais très gêné, parce que je n’étais pas homosexuel, et que je n’étais pas disposé à céder. […] »
— Salvador Dalí ; conversations avec Alain Bosquet.

Les deux artistes devinrent amis. Il est probable que chacun des jeunes hommes trouva en l’autre une passion de découverte esthétique correspondant à ses propres désirs. Les demandes de l’écrivain se firent à un tournant de l’œuvre de Dalí qui les ressentit comme un écho à ses recherches sur l’inconscient. Compte tenu des affabulations de Dalí, on ne saura sans doute jamais quelles furent leurs relations, alors que les deux artistes faisaient « amoureusement » le portrait l’un de l’autre. Les toiles de cette époque sont marquées par l’onanisme du peintre, qui affirma être resté vierge avant sa rencontre avec Gala. Dalí reçut la visite de Federico García Lorca, en novembre 1925, à Cadaqués puis, cette même année, Dalí réalisa sa première exposition personnelle à Barcelone à la Galerie Dalmau, où il présenta Portrait du père de l’artiste et Jeune fille à la fenêtre.

La même galerie exposa, fin 1926, d’autres œuvres de Dalí et, notamment La Corbeille de pain, peinte durant l’année. Ce fut la première toile de l’artiste présentée hors d’Espagne, en 1928, lors de l’exposition Carnegie de Pittsburgh. Sa maîtrise des moyens picturaux se reflète impeccablement dans cette œuvre réaliste. Les premières critiques barcelonaises furent chaleureuses. Pour l’une d’elles, si cet « enfant de Figueras » tourna son visage vers la France, « c’est parce qu’il peut le faire, parce que ses dons de peintre que Dieu lui a donné doivent fermenter. Qu’importe si Dalí pour aviver le feu se sert du crayon à mine de plomb d’Ingres ou du gros bois des œuvres cubistes de Picasso ». Dalí fut par la suite expulsé de l’Académie en octobre 1926, peu avant ses examens finaux, pour avoir affirmé que personne n’était en condition de l’examiner.

Paris, mariage avec Gala

En 1927, probablement en début d’année, Dalí visita Paris pour la première fois, muni de deux lettres de recommandation destinées à Max Jacob et à André Breton. D’après lui, ce voyage « fut marqué par trois visites importantes, Versailles, le musée Grévin et Picasso », que le jeune Dalí admirait profondément. Picasso avait déjà reçu des commentaires élogieux sur Dalí de la part de Joan Miró.

« […] Picasso est espagnol, moi aussi. Picasso est un génie, moi aussi. Picasso est communiste, moi non plus. »
Pablo Picasso avait 23 ans de plus que lui. Dalí raconta que, lors de cette rencontre, il lui montra une de ses petites toiles, La Fille de Figueras que Picasso contempla pendant un quart d’heure, puis Picasso en fit autant avec quantité des siennes, sans un mot. Il ajouta qu’au moment de se quitter, « sur le pas de la porte, nous échangeâmes un regard qui disait : “Compris ? — Compris !” ».

Picasso resta une référence constante pour Dalí, admiré et rival. Dans son Analyse dalinienne des valeurs comparées des grands peintres, il lui attribua 20/20 à la catégorie « génie », à égalité avec Léonard de Vinci, Vélasquez, Raphaël et Vermeer, alors qu’il ne s’attribua « que » 19/20. À la fin de sa vie, il se permit d’être plus critique sur la peinture de Picasso : « Picasso refuse la légitimité ; il ne prend pas la peine de corriger, et ses tableaux ont de plus en plus de jambes, tous ses hâtifs repentirs sortent avec le temps ; il s’est fié au hasard ; le hasard se venge. » Ils restèrent en contact durant toute leur vie.

Avec le temps, Dalí développa un style propre et se transforma à son tour en une référence et en un facteur influent de la peinture de ces peintres. Certaines caractéristiques de la peinture de Dalí de cette époque se convertirent en marques distinctives de son œuvre. Il absorbait les influences de divers courants artistiques, depuis l’académisme et le classicisme, jusqu’aux avant-gardes. Ses influences classiques passaient par Raphaël, Bronzino, Zurbarán, Vermeer et, évidemment, Velázquez dont il adopta la moustache en croc et qui devint emblématique. Il alternait les techniques traditionnelles et les méthodes contemporaines, parfois dans la même œuvre. Les expositions de cette époque attirèrent une grande attention, suscitèrent des débats et divisèrent les critiques. Sa jeune sœur Anna-Maria lui servit souvent de modèle à cette époque, posant souvent de dos, devant une fenêtre. En 1927, Dalí, âgé de 23 ans, atteignit sa maturité artistique. Cette évidence transparaît dans ses œuvres Le miel est plus doux que le sang et Chair de poule inaugurale, la première inspirée par sa relation avec Lorca et la seconde par sa première rencontre intime avec Gala.

Quelques mois plus tard, Luis Buñuel se rendit à Figueras où les deux amis écrivirent le scénario du film surréaliste Un chien andalou avant que Dalí ne retournât à Paris en 1928, accompagné d’un autre Catalan, Joan Miró. Pour Robert Descharnes et Gilles Néret, le film lança Dalí et Buñuel « comme une fusée ». C’était pour le peintre, « un poignard en plein cœur du Paris spirituel, élégant et cultivé », ajoutant que le film avait été ovationné par un « public abruti qui applaudit tout ce qui lui semble nouveau et bizarre ».

À la suite de la visite, à l’été 1929, de René Magritte et Paul Éluard à Cadaqués, et sur les conseils de Joan Miró, Dalí allait adhérer au surréalisme. De retour à Paris il commença donc à fréquenter le groupe des surréalistes constitué de Hans Arp, André Breton, Max Ernst, Yves Tanguy, René Magritte, Man Ray, Tristan Tzara et de Paul Éluard et son épouse Helena, surnommée par tous Gala. Née sous le nom d’Elena Ivanovna Diakonova, c’était une migrante russe dont Dalí tomba amoureux, et qui fut séduite par cet homme de dix ans plus jeune qu’elle. Bien que Dalí eût allégué être complètement impuissant et vierge, son œuvre reflète son obsession sexuelle. Il représenta notamment le désir sous la forme de têtes de lions.

Gala était sa muse. Elle lui tenait lieu de famille, organisait ses expositions et vendait ses toiles. En décembre, en raison de sa liaison avec Gala — femme mariée —, Salvador Dalí se brouilla profondément avec son père et sa sœur Anna-Maria. La légende d’une gravure mal interprétée complète le tableau d’un fils en rupture avec sa famille. Le critique d’art Eugenio d’Ors aurait rapporté, dans un journal barcelonais, que Dalí aurait montré au groupe des surréalistes une chromo représentant le Sacré-Cœur, sur lequel était écrit « parfois, je crache par plaisir sur le portrait de ma mère », provoquant l’ire de son père et obligeant Dalí à partir. Gala et lui passèrent les années 1930 à 1932 à Paris. Les premiers mois furent pourtant difficiles, ses toiles se vendaient mal et le couple vivait de peu. Mais le peintre se fit connaître à Paris où il fréquentait autant les dîners mondains que les cercles surréalistes. En 1930, ne pouvant s’installer à Cadaqués en raison de l’hostilité paternelle, Dalí et Gala achetèrent une minuscule maison de pêcheur à quelques centaines de mètres de Cadaqués, au bord de la mer, dans la petite crique de Portlligat. Au fil des ans, la fortune aidant, il transforma sa propriété en une fastueuse villa aujourd’hui convertie en musée. Le paysage sur la petite crique devint une référence picturale permanente dans l’œuvre du peintre qui affirma : « Je ne suis chez moi qu’ici, partout ailleurs, je ne suis que de passage. » Gala et Dalí se marièrent civilement en 1934, avant de se marier religieusement en 1958.

En 1931, Dalí peignit l’une de ses toiles les plus célèbres, La Persistance de la mémoire, également connue sous le nom des Montres molles qui, selon certaines théories, illustre son refus du temps comme entité rigide ou déterministe. Dalí, « dans un pathétique désir d’éternité fait du temps de la montre, c’est-à-dire du temps mécanique de la civilisation, une matière molle, ductile qui peut aussi être mangée à la manière d’un camembert coulant ». Cette idée est développée par d’autres figures de l’œuvre, comme l’ample paysage ou bien certaines montres à gousset, dévorées par des insectes. D’autre part, les insectes feraient partie de l’imaginaire dalinien comme entité destructrice naturelle et, comme le peintre l’explique dans ses mémoires, seraient des réminiscences de son enfance.

Dalí et le groupe des surréalistes

Dalí continuait d’exposer régulièrement et rejoignit officiellement le groupe des surréalistes dans le quartier parisien de Montparnasse. En octobre et novembre 1933, il participe au 6e Salon des surindépendants en compagnie de membres du groupe.

Durant les deux années suivantes, son travail influença fortement le cercle des surréalistes, qui l’acclama en tant que créateur de la méthode paranoïaque-critique, qui, selon ce qui s’en disait, permettait d’accéder au subconscient, libérant les énergies artistiques créatrices. C’est, d’après le peintre, une « méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes ». Breton rendit hommage à cette découverte qui venait de doter

« […] le surréalisme d’un instrument de tout premier ordre en l’espèce la méthode paranoïaque critique qu’il s’est montré d’emblée capable d’appliquer à la peinture, à la poésie, au cinéma, à la construction d’objets surréalistes typiques, à la mode, à la sculpture, à l’histoire de l’art et même le cas échéant, à toute espèce d’exégèse. »
— André Breton.

À cette époque, Dalí délaissa temporairement ses travaux autour des images à double sens, telles que L’Homme invisible, tandis que les figures de Guillaume Tell, Lénine, les paysages et figures anthropomorphes, L’Angélus de Millet, Vermeer et Hitler apparurent systématiquement dans ses toiles. Une activité marquante de cette époque fut la réalisation avec le sculpteur Giacometti d’objets surréalistes. Selon Dalí, ils sont dotés d’un « minimum de fonctionnement mécanique, [et] sont basés sur les fantasmes et les représentations susceptibles d’être provoqués par la réalisation d’actes inconscients ». Il restait hermétique aux problèmes des surréalistes avec la politique, une « anecdote de l’histoire » selon lui. Il agaçait le groupe en étudiant systématiquement Hitler et « la croix gammée vieille comme le soleil chinois, [qui] réclame l’honneur de l’objet ».

Si les divergences politiques éloignaient peu à peu André Breton et Louis Aragon, celles provoquées par Dalí furent sans commune mesure. Pour André Thirion, Dalí « n’était pas marxiste et s’en foutait », mais entre les rêveries érotiques de Dalí envers des fillettes de 12 ans qui firent réagir jusqu’au Comité central du parti communiste, et son obsession pour la figure d’Hitler durant deux années, le peintre fut convoqué en janvier 1934 chez Breton où il se présenta vêtu en malade, avec un chandail et un thermomètre dans la bouche. Une fois l’accusation de Breton terminée, il lut sa plaidoirie en faisant un striptease, affirmant en langage fleuri, qu’il ne faisait que retranscrire ses rêves — particuliers — et que, en conséquence de ses rêves, Breton et lui feraient bientôt l’objet d’une représentation homosexuelle. Il fut exclu à l’issue de cette réunion. Dalí continua cependant à travailler avec le groupe, qui avait besoin de lui, notamment en tant qu’agent publicitaire, à Londres en 1936 en tenue de scaphandrier, à Paris en février 1938, où il montrait son Taxi pluvieux, dans lequel deux mannequins de vitrine recevaient la pluie entre des salades et des escargots de Bourgogne.

Fin 1933, leur marchand d’art Julien Levy exposa 25 œuvres de Dalí à New York. Dalí mourait d’envie d’aller voir les États-Unis. Les œuvres de Picasso y étaient déjà exposées contrairement aux musées français. Il se laissa facilement convaincre par Caresse Crosby, une riche Américaine, d’entreprendre le voyage. Dalí et Gala se rendirent pour la première fois à New York en 1934 ; Picasso avança l’argent pour leurs billets. Les Américains furent subjugués par l’excentricité du personnage et les audaces d’un surréalisme qu’ils ne connaissaient alors presque pas. Au grand désespoir de Breton, Dalí était considéré comme le seul surréaliste authentique, ce que le peintre, triomphant et ivre de mégalomanie, s’empressa de confirmer le 14 novembre à New York : « Les critiques distinguent déjà le surréalisme avant ou après Dalí. » L’exposition à la Galerie Julien Levy eut un franc succès et Dalí comprit que sa réussite passait par les États-Unis. Sa peinture commençait à être appréciée. Edward James — filleul du roi Édouard VII — devint son mécène et lui racheta toute sa production, de 1935 à 1936. Métamorphose de Narcisse et Cannibalisme de l’automne font partie des plus célèbres toiles de cette période.

Guerre d’Espagne

De retour en Catalogne, Dalí et Gala quittèrent Portlligat en 1936 pour fuir la guerre civile espagnole et voyagèrent en Europe. Ils vécurent un temps en Italie fasciste, où il s’inspira des œuvres romaines et florentines de la Renaissance, notamment pour réaliser des images doubles telles que Espagne. Ses toiles Construction molle aux haricots bouillis(également connue sous le nom de Prémonition de la guerre civile) et La Girafe en feu furent les plus représentatives de cette période, qui vit l’invention de ces monstres. Ceux-ci reflètent sa vision de la guerre, mais non son attitude politique. Il représenta la guerre civile comme un phénomène d’histoire naturelle, une catastrophe naturelle, et non un événement politique, comme Picasso avait pu le faire avec Guernica. Ce fut à Londres qu’il apprit le meurtre de son ami Federico García Lorca, le 19 août 1936, à Grenade par un franquiste, le faisant tomber dans une profonde dépression.

Durant son deuxième voyage aux États-Unis, la presse et le public firent un accueil triomphal à « Mr Surrealism ». Le portrait de Dalí par le photographe Man Ray fit la une, en décembre 1936, du magazine Time. En février 1937, Dalí rencontra à Hollywood les Marx Brothers et fit un portrait de Harpo Marx, agrémenté de cuillères, de harpes et de fils de fer barbelés. Le film qu’ils projetaient de faire ne vit pas le jour. En 1938, par l’intermédiaire d’Edward James ainsi que celle de son ami Stefan Zweig, Dalí rencontra à Londres Sigmund Freud, qu’il admirait depuis longtemps et dont les travaux avaient inspiré ses propres recherches picturales sur les rêves et l’inconscient.

D’après le récit qu’en fit Conroy Maddox, Freud âgé confia à Zweig en cette occasion à propos de Dalí :

« Je n’ai jamais vu un spécimen d’Espagnol plus parfait ; quel fanatique ! »
— Conroy Maddox.

Dalí publia en 1939 une Déclaration d’indépendance de l’imagination et des droits de l’homme à sa propre folie. Ses pérégrinations européennes l’emmenèrent en exil pendant cinq mois, à partir de septembre 1938, dans la villa de Coco Chanel, La Pausa, où il prépara l’exposition de New York à la galerie Julien Levy. Il détruisit à cette occasion, en 1939, une œuvre qu’il avait créée et qui avait été modifiée sans son accord dans un magasin de la Cinquième Avenue.

New York

Lors de l’entrée en guerre de la France en 1939, Dalí et Gala étaient à Paris qu’ils quittèrent pour Arcachon. Peu avant l’invasion allemande, ils partirent en Espagne puis au Portugal. Dalí, qui avait fait un détour par Figueras pour voir sa famille, rejoignit Gala à Lisbonne d’où ils embarquèrent pour New York. Ils y résidèrent durant huit ans, où demeurent aussi de nombreux intellectuels français en exil. Dalí s’intégra parfaitement à la haute société new-yorkaise, peignit de nombreux portraits de riches Américains — Helena Rubinstein — participa activement à la vie théâtrale avec de grandes peintures murales, réalisa ses premiers bijoux, et s’intéressa au cinéma, en particulier aux Marx Brothers, à Walt Disney, à Alfred Hitchcock. Après ce déménagement, il chercha également la foi catholique et à rapprocher sa peinture du classicisme ce qu’il ne fit effectivement qu’à partir de 1945.

En 1941, Dalí envoya un script de cinéma à Jean Gabin, Moontide (La Péniche de l’amour). À la fin de cette année, la première rétrospective de Dalí fut exposée par le Museum of Modern Art. Ces soixante œuvres — 43 huiles et 17 dessins — parcoururent les États-Unis durant les deux années suivantes. Les huit plus grandes villes accueillirent l’exposition, assurant la notoriété du peintre et bientôt, les propositions commerciales se multiplièrent. S’il n’en accepta que certaines, elles lui permirent d’amasser une solide fortune, qui inspira à Breton l’anagramme féroce « Salvador Dalí — Avida Dollars ». Robert et Nicolas Descharnes expliquent que « durant cette période Dalí n’arrêta jamais d’écrire ».

En 1942, il publia son autobiographie, La Vie secrète de Salvador Dalí. Il écrivit régulièrement pour les catalogues de ses expositions, comme celle organisée par Knoedler Gallery en 1943. Il y exposait que « le surréalisme aura servi au moins pour donner des preuves expérimentales de la totale stérilité des essais pour automatiser [l’art. Ceux-ci] sont allés trop loin et ont généré un système totalitaire […]. La paresse contemporaine et le manque de technique ont atteint leurs paroxysmes dans la signification psychologique de l’utilisation actuelle de l’institution universitaire ». Il écrivit également un roman publié en 1944, sur un salon de mode pour automobiles, qui inspira une caricature d’Erdwin Cox pour The Miami Herald, où Dalí porte une automobile comme costume de fête. Durant ces années, Dalí réalisa des illustrations pour des éditions anglophones de classiques tels que Don Quichotte, l’autobiographie de Benvenuto Cellini et les Essais de Michel de Montaigne. Il fit également les décors pour le film Spellbound, d’Alfred Hitchcock et entreprit, avec Walt Disney, la réalisation du dessin animé Destin, inachevé et qui fut monté en 2003, longtemps après la mort de ses auteurs.

Ce fut une époque des plus prolifiques de sa vie, mais qui est discutée par certains critiques, pour qui Dalí troublait la frontière entre art et biens de consommation, en délaissant la peinture pour se consacrer au design et aux articles commerciaux. Les peintures de cette période furent inspirées par les souvenirs de la Catalogne par leurs couleurs et leurs espaces, dans lesquels le peintre représenta des sujets d’Amérique. À ce titre, la toile Poésie d’Amérique, fut visionnaire. Elle réunit en une œuvre la ségrégation noire, la passion américaine pour le rugby, et l’irruption d’une marque dans une œuvre d’art : Coca-Cola. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne revint pas immédiatement en Europe. Il effectua son virage vers le classicisme en 1945, sans se couper du reste du monde. Les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki lui inspirèrent Idylle atomique et uranique mélancolique et Trois sphinx en bikini. L’abandon du « Dalí de la psychanalyse » pour le « Dalí de la physique nucléaire » ne lui permit pas d’effectuer immédiatement son rapprochement vers le catholicisme. La peinture de cette époque empruntait aux classiques les rapports géométriques — le nombre d’or ou divine proportion. Ce fut notamment le cas avec Léda atomique.

Retour en Catalogne

À partir de 1949, les Dalí revinrent vivre en Catalogne sous la dictature franquiste et passèrent leurs hivers à Paris, dans une suite de l’hôtel Meurice. Il décupla sa virtuosité technique, intensifia son intérêt pour les effets optiques mais, surtout, réalisa son retour à la foi catholique. Il fut reçu en audience privée le 23 novembre 1949 par le pape Pie XII. Ses recherches sur les proportions classiques le menèrent à « sublimer toutes les expériences révolutionnaires de [son] adolescence dans la grande tradition mystique et réaliste de l’Espagne ». Cette conversion prit notamment la forme de deux toiles, La Madone de Port Lligat (1949) et le Christ de saint Jean de la Croix (1951), qui furent complétées d’illustrations pour La Divine Comédie (1952, aquarelles). Il avait alors déjà publié son Manifeste mystique, où il expliquait les tenants et les aboutissants de son mysticisme nucléaire et signé ses premières toiles corpusculaires dont la toile Galatée aux sphères est une représentante. Il lia catholicisme et physique des particules en expliquant les Élévations — de la Vierge, de Jésus — par la « force des anges », dont les protons et les neutrons seraient des vecteurs, des éléments angéliques. Il lia la corne de rhinocéros à la chasteté, à la Vierge Marie et à La Dentellière de Vermeer, dans un raisonnement mêlant la géométrie « divine » de la spirale logarithmique, la corne l’animal et la construction corpusculaire « de la plus violente rigueur » de la toile du maître hollandais. Il peignit de nombreux sujets composés de cet appendice.

Le 17 décembre 1955, il exposa ces idées à la Sorbonne, lors de sa conférence « Aspects phénoménologiques de la méthode paranoïaque-critique ». Il se rendit à l’université dans une Rolls-Royce jaune et noire, remplie de choux-fleurs qu’il distribua en guise d’autographes. Opposant dans sa présentation la France et l’Espagne, le premier étant selon lui le pays le plus rationnel au monde et le second le plus irrationnel, il démontra au cours de cette conférence l’unicité de l’arrière-train du pachyderme avec un tournesol, l’ensemble étant lié à la célèbre Dentellière et aux corpuscules de la physique atomique.

En 1959, André Breton organisa une exposition nommée « Hommage au surréalisme », pour célébrer le quarantième anniversaire de ce mouvement. Cette exposition rassembla des œuvres de Dalí, Joan Miró, Enrique Tábara et Eugenio Granell. Breton s’opposa fermement à l’inclusion de la Madone Sixtine de Dalí, à l’exposition surréaliste internationale de New York, l’année suivante. Selon Robert Descharnes, le comportement de Dalí à cette époque fut une réaction à sa célébrité pour protéger sa créativité. Si Picasso, pour les mêmes raisons, s’était réfugié dans le château de Vauvenargues, Dalí, incapable de se taire, commentait les phénomènes, découvertes et événements de son époque et le mélange en résultant n’était pas toujours du meilleur goût. Semant la confusion chez les critiques, il laissait aux médias grand public le soin d’analyser ses moustaches et de se concentrer sur quelques-unes de ses toiles, telles le Christ de saint Jean de la Croix. Cette attitude fit dire à l’expert du surréalisme de Sotheby’s, Andrew Strauss :

« Dalí a travaillé à la construction de sa popularité à l’échelle mondiale. Il a précédé Andy Warhol dans cette stratégie du culte de l’artiste star. »

Dalí s’intéressa aux nouvelles découvertes scientifiques de son époque. Il se fascina pour l’ADN et le tesseract, un hypercube en quatre dimensions. Son tableau, Corpus hypercubus (1954), représente Jésus-Christ crucifié sur le patron d’une telle hyperfigure, où il chercha à créer une synthèse de l’iconographie chrétienne et d’images de désintégrations inspirées par la physique nucléaire. Artiste expérimenté, Dalí ne se confinait pas à la peinture. Il resta très attentif à toutes les évolutions de la peinture post-surréaliste, y compris les formes qui en étaient totalement détachées. Il expérimenta de nombreux médias et procédés nouveaux ou innovants, telles que les peintures par projection ou l’holographie, technique dont il fut l’un des pionniers. Nombre de ses œuvres incorporaient des illusions d’optique, des calembours visuels, des trompe-l’œil. Il expérimenta aussi le pointillisme, le halftoning (réseau de points semblables à ceux utilisés dans l’impression) et les images stéréoscopiques. Il fut un des premiers à utiliser l’holographie dans l’art. De jeunes artistes, comme Andy Warhol, proclamèrent que Dalí avait une influence importante sur le pop art. Découverte en gare de Perpignan, la stéréoscopie passionna Dalí qui produisit à la fin de sa carrière des images sur deux tableaux (œil droit et œil gauche) difficilement accessibles à la reproduction. Nombre d’entre elles sont exposées au musée Dalí de Figueras (Athènes brûle !).

Dalí avait un sol en verre dans une pièce, près de son atelier. Il s’en servit beaucoup pour étudier le raccourci, vu d’en bas comme d’en haut, pour incorporer des personnages et des objets très expressifs dans ses peintures. Il aimait aussi s’en servir pour amuser ses amis et ses invités.

Les revenus de Dalí et de Gala leur permettaient de mener une vie de luxe. Dès 1960, ils embauchèrent le gestionnaire John Peter Moore. Son successeur, Enrique Sabater, expliquait que « Dalí gagnait plus que le président des États-Unis ». À cette époque, Salvador Dalí et Gala commencèrent à se séparer. À Paris, Dalí fit la connaissance d’Amanda Lear, qui fut alors présentée comme transsexuelle. Amanda Lear prit des cours de peinture auprès de Dalí, lui servit de modèle et devint son égérie (par exemple avec Hypnos (1965), Venus in Furs (1968) et Bateau Anthotropic) et avec qui elle entretiendra une relation qui durera une quinzaine d’années, comme elle a pu le raconter dans son livre consacré au peintre. Dès 1965, le modèle accompagne officiellement Dalí lors de ses sorties. Salvador Dali l’aide par ailleurs à s’installer chambre 9 de l’hôtel La Louisiane situé rue de Seine. En 1969, Gala Dalí acquit le vieux château à Púbol, près de Figueras, qu’elle restaura et qui abrite la Fondation Gala-Salvador Dalí.

Œuvres historiques et stéréoscopiques

Les peintures de petit format des années précédentes firent place, à partir de 1958, à des œuvres monumentales sur des sujets historiques, comme La Bataille de Tétouan (1962, 308 × 406 cm). Le tableau représente la conquête espagnole de Tétouan au Maroc, en 1860. Dalí peignit une peinture de grand format chaque année, telle que La Découverte des Amériques par Christophe Colomb (1959). Les derniers chefs-d’œuvre de cette période furent La Gare de Perpignan (1965), Le Torero hallucinogène (1968-1970) et La Pêche au thon (1966-1967). De 1966 à 1973, Dalí travailla sur une commande pour une édition de luxe d’Alice au pays des merveilles.

Il s’intéressa à améliorer la représentation de la troisième dimension au-delà de la perspective classique. Selon le peintre, le 17 novembre 1964 eut lieu le moment le plus rassurant de toute l’histoire de la peinture, lorsque le peintre découvrit, au centre de la gare de Perpignan, la possibilité de peindre à l’huile la « véritable » troisième dimension en faisant appel à la stéréoscopie. La découverte de l’holographie lui permit d’aborder la quatrième dimension (le temps), technique qu’il utilisa à partir des années 1970, afin d’obtenir l’« immortalité des images enregistrées holographiquement grâce à la lumière du provisoire laser ». En 1969, il peignit ses premiers plafonds et il se concentra, à partir de l’année suivante, sur des images stéréoscopiques. Ses toiles holographiques les plus connues datent de 1972. Les premiers hologrammes furent présentés à la galerie Knoedler à New York en avril 1972.

Théâtre-musée

En 1960, Dalí commença à travailler sur son théâtre-musée, dans sa ville de Figueras. C’était son plus grand projet. Il y consacra la plus grande partie de son énergie jusqu’en 1974. Il continua à le développer jusqu’au milieu des années 1980. Avec l’accord du maire, Ramon Guardiola, il choisit les ruines du théâtre de Figueras incendié lors de la guerre civile espagnole, où il avait réalisé sa première exposition en 1914. Les fonds pour la rénovation furent avancés par l’état espagnol en 1970. Le dôme de verre de forme byzantine fut conçu par l’architecte Emilio Pérez Piñero à la demande de Dalí, qui rêvait d’un dôme vitré dans le style de l’architecte américain Buckminster Fuller. Dalí conçut lui-même une grande partie du musée, depuis les œufs monumentaux qui ornent les murs jusqu’à la hauteur des toilettes. L’architecte Joaquim Ros de Ramis travailla à la rénovation, toujours en accord avec les directives du maître. La construction commença le 13 octobre 1970 et, un an plus tard, le peintre commença à travailler aux peintures des plafonds du théâtre-musée. En 1971, il reçoit la Médaille d’or du mérite des beaux-arts par le ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports. Il inaugure également la première et la plus grande galerie d’art d’Espagne de l’époque, Sala Gaudí Barcelone, avec d’autres célébrités comme Gabriel García Márquez.

Dernières années

En 1979, le Centre Georges Pompidou réalisa une grande rétrospective Dalí, exposant 169 peintures et 219 dessins, gravures et objets de l’artiste. Une des particularités de l’exposition se trouvait au sous-sol. Une Citroën était suspendue au plafond avec une botifarra (saucisse catalane), une cuillère de 32 m de long et de l’eau coulait dans le radiateur de la voiture.

L’année suivante, la santé de Dalí se dégrada fortement. À 76 ans, Dalí présentait les symptômes de la maladie de Parkinson et perdit définitivement ses capacités artistiques. Il reçut en 1982, le titre de Marqués de Dalí de Púbol (marquis de Dalí de Púbol), de la main du roi d’Espagne, Juan Carlos. Dalí réalisa pour le souverain son dernier dessin intitulé Tête d’Europe.

Gala mourut le 10 juin 1982, à 87 ans. Dalí déménagea de Figueras pour le château de Púbol où, en 1984, un incendie éclata dans sa chambre à coucher, dont la cause ne fut jamais éclaircie. Dalí fut sauvé et retourna vivre à Figueras, dans son théâtre-musée. En novembre 1988, Dalí fut hospitalisé après un malaise cardiaque. Il reçut une ultime visite du roi d’Espagne, le 5 décembre 1988. Le peintre mourut le 23 janvier 1989 à Figueras, à l’âge de 84 ans. Il fut inhumé dans la crypte de son théâtre-musée. Sa fortune fut pillée à sa mort.

Source : Wikipédia

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