• Artiste
  • 1928 – 1962
  • Français

Yves Klein

Né à Nice en 1928, de parents peintres – Fred Klein (1898-1990) et Marie Raymond (1908-1989) – Yves Klein est un autodidacte. Pendant son enfance, la famille Klein habite entre Paris et Nice. Très jeune, Yves travaille dans la librairie de sa tante à Nice.

En 1947, à Nice, il travaille dans la librairie que Rose Raymond a installée pour lui dans son magasin. Durant l’été, à Nice, Yves Klein fait la connaissance de Claude Pascal et d’Armand Fernandez, le futur Arman, au club de judo du quartier général de la Police. Réunis par un grand attrait pour l’exercice physique, ils aspirent tous les trois à « l’Aventure » du voyage, de la création, de la spiritualité. Le judo fut pour Yves la première expérience de l’espace “spirituel”. Sur la plage de Nice, les trois amis choisissent de “se partager le monde”: à Armand revient la terre et ses richesses, à Claude Pascal l’air, et à Yves le ciel et son infini.

Attiré par le voyage, entre 1948 et 1953, il effectue plusieurs séjours tout d’abord en Italie, puis en Angleterre — où il travaille chez un encadreur, Robert Savage, et s’initie à la dorure à la feuille— en Irlande, en Espagne et enfin au Japon où il passe 18 mois. Après seulement cinq années de pratique du Judo, Yves Klein, rêvait d’en faire son métier, il décide d’aller se perfectionner au Japon, où il pratique le judo à l’Institut Kōdōkan de Tokyo où il devient ceinture noire 4e dan, grade qu’aucun Français n’a atteint à cette époque.

Ses premières expériences picturales sont de petits monochromes sur carton réalisés en 1949 et exposés d’abord en privé, lors de son séjour londonien, qui deviennent, pour lui, des objets de culte. À la même époque, il imagine une Symphonie Monoton-Silence et écrit des scénarios de films sur l’art.

De retour à Paris en janvier 1954, Yves Klein fonde sa propre école de judo à Fontenay-aux-Roses, il tente en vain de faire homologuer son grade japonais par la Fédération française de judo, puis décide de quitter à nouveau la France pour Madrid (où il devient directeur technique de la Fédération de Judo d’Espagne). où l’appelle Fernando Franco de Sarabia.

La première présentation publique des œuvres de Klein fut la publication du livre d’artiste « Yves Peintures » en mai 1954, suivi de « Haguenault Peintures », recueils réalisés et édités par l’atelier de gravure de Fernando Franco de Sarabia, à Jaén. Parodiant un catalogue traditionnel, le livre présentait une série d’intenses monochromes en relation avec diverses villes où il avait vécu pendant les années précédentes. La préface de « Yves Peintures » est composée de lignes noires à la place du texte. Les dix planches en couleurs sont constituées de rectangles unicolores découpés dans du papier et accompagnés de dimensions en millimètres. Chaque planche indique un lieu différent de création : Madrid, Nice, Tokyo, Londres, Paris.

Yves Klein retourne à Paris en novembre 1954 pour publier, avec l’aide de Igor Correa Luna, un traité sur les 6 Katas du judo, son livre Les Fondements du Judo aux Éditions Grasset. En septembre 1955, il ouvre sa propre école de judo à Paris, au 104 boulevard de Clichy, qu’il décore de monochromes, mais doit la fermer l’année suivante.

Lorsqu’en mai 1955 il veut exposer un tableau monochrome « Expression de l’univers de la couleur mine orange » (M 60) au Salon des Réalités Nouvelles qui se tient au musée d’art moderne de la Ville de Paris, on le lui refuse en lui demandant d’y ajouter une seconde couleur, un point ou une ligne. Mais Klein reste inébranlable dans son idée que la couleur pure représente « quelque chose » en elle-même.

Sa première exposition de tableaux monochromes a lieu au club des Solitaires le 15 octobre 1955 et passe pratiquement inaperçue. Il y expose des monochromes de différentes couleurs (orange, vert, rouge, jaune, bleu, rose), sous le titre « Yves, peintures ». Afin d’éviter toute touche personnelle les œuvres sont réalisées au rouleau : «  Déjà autrefois, j’avais refusé le pinceau, trop psychologique, pour peindre avec le rouleau, plus anonyme, et ainsi tâcher de créer une « distance », tout au moins intellectuelle, constante, entre la toile et moi, pendant l’exécution. »

Début 1956, Klein fait ainsi la connaissance de Pierre Restany, lors de sa seconde exposition intitulée « Yves : propositions monochromes », qui a lieu du 21 février au 7 mars 1956 dans la galerie parisienne de Colette Allendy. Avec ce critique d’art, il noue un contact intense, une compréhension tacite, et cette relation deviendra une expérience de « communication directe » qui va marquer un tournant décisif dans la compréhension de son art. Dans sa préface, Pierre Restany expliquait aux visiteurs l’arrière-plan théorique du nouveau concept. Le problème du travail sur une couleur unique entre dans la conscience culturelle parisienne. Klein devient célèbre sous le nom d’« Yves le Monochrome ».

En automne 1956, il crée l’IKB, International Klein Blue, qui est, pour lui, « la plus parfaite expression du bleu » et le symbole de la matérialisation de la sensibilité individuelle, entre étendue infinie et immédiate.

Du 2 au 12 janvier 1957, sa première exposition à l’étranger, Proposte monocrome, epoca blu, se tient à la Galerie Apollinaire à Milan, où 11 monochromes IKB de formats identiques (78 × 56 cm), mais de prix différents, sont accrochés à 20 cm du mur par des équerres pour produire un effet de saturation de l’espace, et dont l’un fut acquis par Lucio Fontana. Elle est suivie, en mai 1957, par une double exposition à Paris, d’une part à la Galerie Iris Clert, « Yves, Propositions monochromes », du 10 au 25 mai, d’autre part à la Galerie Colette Allendy, « Pigment pur », du 14 au 23 mai.

Le 31 mai 1957, la Galerie Alfred Schmela (de) de Düsseldorf ouvre ses portes avec l’exposition Yves, Propositions monochromes, avant de devenir le principal lieu d’exposition du Groupe ZERO. De 1957 à 1959, il réalise alors ses premiers Reliefs-Éponges en Allemagne pour le foyer du Théâtre de Gelsenkirchen.

Du 4 juin au 13 juillet 1957, l’exposition Monochrome Propositions of Yves Klein est présentée à la Gallery One de Londres. Le 26 juin, au cours d’un débat organisé avec Klein et Restany à l’Institut of Contemporary Arts, une polémique prend des proportions imprévues. La presse anglaise se fait largement l’écho du scandale provoqué par l’exposition.

« Mes tableaux sont maintenant invisibles », déclara-t-il alors. Et, de fait, son exposition de mai 1957 à la galerie Colette Allendy comportait notamment une salle entièrement vide intitulée Espaces et volumes de la sensibilité picturale immatérielle.

En 1960, il participe, dans son appartement du 14 rue Campagne-Première à Paris, à la création du Nouveau Réalisme avec Pierre Restany et la « Déclaration constitutive du Nouveau Réalisme » est signée le 27 octobre 1960 par nombre de ses connaissances.

En avril 1961, il se rend pour la première fois à New York, où ses monochromes IKB, qui avaient déjà figuré à l’exposition New Forms – New Mediatenue à la Martha Jackson Gallery, du 6 au 24 juin et du 28 septembre au 22 octobre 1960, sont présentés du 11 au 29 avril lors de l’exposition Yves Klein le Monochrome à la Galerie Leo Castelli.

À la suite du mauvais accueil de ses œuvres, aussi bien par la critique que par les artistes américains lors de ses conférences, il rédige le « Manifeste de l’hôtel Chelsea » afin de justifier sa démarche. Du 29 mai au 24 juin 1961 son exposition est également présentée à la Dwan Gallery de Los Angeles.

Yves Klein épouse le 21 janvier 1962 une jeune artiste allemande, Rotraut Uecker, rencontrée chez Arman en 1958 et sœur de l’un des membres fondateurs du Groupe ZERO, dont il se rapproche dès 1958.

La cérémonie de mariage, orchestrée par l’artiste en l’église de Saint-Nicolas des Champs à Paris, est suivie d’une haie d’honneur formée à la sortie de l’église par des chevaliers de l’Ordre de Saint-Sébastien, puis d’une réception à La Coupole, où l’on sert un cocktail bleu aux invités, réception qui se termine dans l’atelier de Larry Rivers.

Klein meurt d’une crise cardiaque le 6 juin 1962, deux mois avant la naissance de son fils le 6 août. Il avait été victime d’un premier malaise le 12 mai 1962, après la projection du film Mondo cane de Paolo Cavara et Gualtiero Jacopetti au festival de Cannes : Klein y était qualifié de « peintre tchécoslovaque » et l’une de ses performances publiques d’« anthropométrie de l’époque bleue », réalisée pour ce film les 17 et 18 juillet 1961, insérée dans une succession de séquences étonnantes, y était ridiculisée et dénaturée.

Il repose au cimetière de La Colle-sur-Loup dans les Alpes-Maritimes.

Source : Wikipédia

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